Les Passions au XVIIIème siècle
La passion du Christ a inspiré les musiciens depuis le début du Christianisme. Longtemps méditée par les textes évangéliques et les psaumes, ces passions étaient sobres et strictement vocales, suivant la tradition du Plain-Chant.
Le genre Passion, tel que Bach le mènera à son apogée, s’est transformé au XVIIIème siècle en prenant la forme de l’Oratorio, sorte d’opéra religieux sans mise en scène. Le cadre des églises de la Réforme imposera le respect de l’intégralité du texte de l’évangile, séquencé par des chorals luthériens et des arias apportant des éléments poétiques et lyriques dont le but est d’approfondir la piété des fidèles.
Johann Mattheson (ami de Haendel), Keiser, tous contemporains doués de JS Bach ont écrit des passions. Télémann en a composé 46, dont 23 ont été retrouvées, une dizaine sont enregistrées.
Un auteur de livret retient l’attention : Barthold Heinrich Brockes, un lettré de Hambourg qui écrivit en 1712 un texte pour la Passion : Der für die Sünden der Welt gemarterte und sterbende Jesus (Jésus souffrant et mourant pour les péchés du monde). Mis en musique par de nombreux compositeurs dont Télémann et Haendel, la Passion selon saint Jean de JS Bach puise également dans ce livret.
En écoute :
Télémann : Brockes Passion
Georg Philipp Telemann (1681 † 1767)
Oratorio Brockes-Passion TWV5:1 (1719) (1. Partie)
I.Abendmahl
01. Sinfonia (7:48)
02. Chor: Mich vom Stricke meiner Sünden (1:43)
03. Rezitativ: Als Jesu nun zu Tische saße (0:52)
04. Arie: Der Gott, dem alle Himmelskreise (1:27)
05. Rezitativ: Und bald hernach nahm er den Kelch (1:30)
06. Arie: Gott selbst, die Brunnquell' aller Guten (1:32)