3 leçon de ténèbreLes leçons de ténèbres

Les nocturnes des vigiles comportent des textes de l’Ecriture sainte et des Pères, ainsi que des psaumes. Pour les jours saints précédant Pâques, on eut l’habitude au XVIIème siècle (surtout en France) d’anticiper ces nocturnes aux Vêpres et d’en faire des pièces musicales vocales avec basse continue (clavier viole de Gambe ou archiluth) sur le texte des Lamentations de Jérémie.

Chaque verset des Lamentations commence par des mélismes (vocalises) sur la lettre de l’alphabet hébreu qui l’introduit.

Le genre « leçons de ténèbres » est une particularité française limitée au XVIIème siècle qui associe paradoxalement l’austérité du genre et la délicatesse maniériste des airs de cour. A la cour de Louis XIV, ce fut l’occasion aussi d’employer les musiciens durant le carême où étaient interdites toutes les musiques profanes.

Par l'équilibre entre beauté des lignes et retenue qui invite à l'intériorité, les Leçons de ténèbres de François Couperin sont considérées comme le sommet des pièces vocales de l'art baroque

En écoute : François Couperin : Leçon de Ténèbres du mercredi saint

"Troisième Leçon de Ténèbres à 2 voix (François Couperin)" par Le concert des nations, Dir.Jordi Saval - Chanteuses :  Montserrat Figueras & Maria Cristina Kiehr